Responsabilité d'un directeur général des services (DGS). Signature de devis sans délégation du maire
Il était reproché à un directeur général des services d’avoir signé, avant les élections municipales de 2020, des devis ou des bons de commande pour un montant supérieur à celui prévu par la délégation de signature du maire dont il bénéficiait et, après ces élections, en l’absence de nouvelle délégation de signature, et ce, jusqu’en décembre 2022.
1. La Cour des comptes a d’abord estimé qu’en l’absence de précision, le montant unitaire des dépenses, prévu par la première délégation, s’entendait toutes taxes comprises.
2. Elle a ensuite jugé qu’une délégation de signature devenait caduque à l’issue du mandat du maire, même lorsque celui-ci était réélu.
3. Enfin, elle a jugé inapplicable l’article L 131-5 du code des juridictions financières qui prévoit qu’une autorité hiérarchique endosse la responsabilité d’un subordonné lorsqu’elle lui a donné des instructions préalables. Le maire, certes autorité hiérarchique, mais non justiciable de la cour en l’espèce, ne peut dès lors substituer sa responsabilité à celle de son agent. La situation hiérarchique ici en cause ne relève donc pas de ces dispositions, mais de celles prévoyant qu’un élu peut exonérer de sa responsabilité un collaborateur par la voie d’un ordre écrit (art. L 131-6 du code des juridictions financières).
En l’espèce, la Cour des comptes a engagé la responsabilité du directeur général des services. Invoquant l’expérience de l’intéressé non seulement en qualité de directeur de la commune mais aussi de maire d’une autre commune et la continuité des faits litigieux, mais retenant toutefois qu’il tenait oralement informé le maire de la commune des dépenses qu’il engageait, la cour l’a condamné à une amende de 1 500 € (C. comptes, 22 juillet 2025, commune de Provin, n° S-2025-1041).
Lire la suite